Le jardin-terasse du château

Nombre de messages : 146 Date d'inscription : 09/09/2006

Aziza rayonnait lorsque le Roi lui appela ma chérie. C'était vraiment la chose la plus gentille qu'il puisse considérer, surtout pour une jeune fille turbulente comme elle, dont le père l'avait abandonnée.

"Votre Majesté ! Je suis venue vous parler de votre fils adoptif bien-aimé."

Le Roi la dévisagea. Les joues empourprées, elle se sentit gênée.

"Je suis amoureuse de lui. Depuis le jour où je l'ai croisé, ma propre vie a évolué. Je me sens plus épanouie, plus femme, comme une fleur qui pousse dans un jardin ensoleillé."

Elle s'interrompit puis ajouta, tremblante mais décidée à lui demander :

"Si un jour, je devais me marier avec lui, consentiriez-vous qu'il demande ma main au mariage ?"

"Ma chérie, commença le Roi d'un ton presque paternel, car le Roi était considéré comme un père, aux yeux de ses concitoyens. Tu es bien trop jeune pour penser au mariage et à toutes ces choses-là. Le temps viendra où tu te sentiras enfin prête à te marier, avec l'homme de ta vie. Je sais que mon fils adoptif te plaît beaucoup. Je le sais depuis toujours. Vu comment tu aimais l'enquiquiner, j'ai cru deviner, au fond de ton regard, que tu étais tombée amoureuse de lui. C'était plus fort que toi de le faire sortir un peu de sa timidité, de le forcer à se montrer un peu plus confiant. Mais Thierry est quelqu'un d'unique, de courageux, de loyal et de généreux, et toujours aussi timide. Alors, si un jour, le moment vient où tu te décideras à devenir sa femme jusqu'à ce que la mort vous sépare, je prendrai plaisir à ne pas refuser cet union sacré. Pour le bonheur de deux personnes que j'aime beaucoup."

Mardil se dirigea donc vers le jardin du château, espérant que le Roi y serait toujours présent. En arrivant, il le vit, mais il n'était pas seul. Il discutait avec une jeune fille qui semblait contente de parler avec le Roi. Quant au Roi, Mardil sentit que même si celui-ci semblait content de parler avec la jeune fille, il était aussi assez triste au fond de lui-même, mais il n'en connaissait pas la raison. Il s'approcha donc à pas lents du Roi, Petite Marie s'étant endormie sur son épaule. Une fois auprès du Roi et de la jeune fille, Mardil s'inclina.

- Bonjour Sire, me voici répondant à votre appel. J'espère que je ne vous dérange pas ? Bonjour Mademoiselle, ajouta-t-il en souriant à Aziza qu'il connaissait juste de vue.

Nombre de messages : 146 Date d'inscription : 09/09/2006

Aziza fit un sourire radieux au Roi et s'apprêtait à lui répondre lorsque arriva une nouvelle personne dont elle ignorait le nom. Elle l'observa durant quelques secondes, ses oreilles pointues et sa chevelure chatain. Elle le considéra et lui répondit poliment :

"Bonjour, Monsieur."

Puis elle regarda l'oiseau sur son épaule, qui s'était endormie.

"Et vous avez une magnifique colombe sur votre épaule."

Mardil sentit le regard d'Aziza posé sur lui puis sur Petite Marie.

- Merci Demoiselle ! J'y tiens énormément, ce n'est pas une colombe comme les autres, celle-ci !

Mardil n'en dit pas plus, il ne connaissait pas suffisamment la jeune fille pour lui en dire plus sur Petite Marie et sur ce qu'elle était vraiment. Il sourit à la jeune fille puis se tourna vers le Roi, attendant de savoir s'il dérangeait par son arrivée ou pas.

Le Roi s'était apprêté à répondre à Mardil lorsque Aziza le devança pour lui souhaiter le bonjour et d'ajouter ensuite que ce dernier avait une belle colombe blanche sur son épaule. Il l'observa avec intérêt en se demandant pourqu'il tenait tant à ce splendide animal. Il faillit lui poser la question mais il abstint de le faire, jugeant trop indiscret de se mêler de la vie privée de son ami.

"Bonjour à vous, Seigneur Mardil. Je suis heureux de vous revoir parmi nous."

Il le considéra puis lança :

"Mardil, je vous présente Aziza Mektoub, la fille d'une des cuisinières du château."

Mardil sourit, Petite Marie toujours sur son épaule.

- Merci Sire, moi aussi, je suis content de vous revoir.

Puis il se tourna vers Aziza que le Roi venait de lui présenter.

- Ravi de vous connaître Mademoiselle.

Il lui sourit puis reporta son regard sur le Roi.

- Sire, j'ai eu votre message et aussitôt que je l'ai pu, je me suis rendu à vos côtés.

"Aziza, je te présente Mardil, mon bras droit," fit le Roi en faisant un clin d'oeil à la jeune fille.

Puis il se tourna vers Mardil , le considéra puis lui répondit :

"Je suis heureux de découvrir que je peux avoir confiance en mes employes et en mes amis."

Mais le Roi n'en dit pas plus pour l'instant, attendant qu'Aziza réagisse et les laisse seul tous les deux. C'était trop privé pour mettre au courant à une jeune adolescente ce qui venait de se passer. Mais, il se peut que tôt ou tard, elle apprenne la raison de la tristesse du Roi.

Nombre de messages : 146 Date d'inscription : 09/09/2006

"Moi aussi, je suis ravie de vous connaître, Monsieur."

Aussitôt après avoir fait la connaissance de Mardil, le Roi se mit à parler et s'interrompit brusquement, comme si il n'osait pas lui révéler la raison de sa tristesse. Peut-être la jugeait-il comme une enfant irresponsable qui irait cafter tout ce que le Roi lui confierait. Ah les adultes, pensa t-elle.

"Je vais vous laisser seul à seul, finit-elle par dire. Ainsi vous pourrez parler plus simplement."

Elle fit un sourire au Roi puis quitta les lieux.

Mardil eut le temps de saluer la jeune fille avec un sourire et un signe de la main avant qu'elle ne quitte les lieux et le laisse seul avec lui.

- Me voici donc répondant à votre appel, comme je l'ai dit Sire ! J'ai fait aussi vite que j'ai pu pour venir vous voir ! J'espère cependant qu'il n'est pas trop tard !

Mardil s'interrompit quelques secondes car Petite Marie venait de roucouler. Il se tourna vers elle, la caressa sur la tête puis reporta son attention sur le Roi.

- Sire, je vais aller droit au but. Pourquoi m'avez-vous fait mander ? Quelque chose ne vas pas, c'est cela ?

Mardil avait senti que le Roi n'allait pas bien, et il savait qu'il ne se trompait pas en pensant cela.

- Serait-il arrivé quelque chose à votre fille, par hasard Sire ?

(hj : pense qu'Inei a déjà vu Mardil ^^)

Le Roi se sentait un peu soulagé qu'Aziza fût partie car il n'avait nullement aucune envie de tout raconter ce qui s'était passé dans le château, pour sa propre sécurité.

"Inei a été enlevé. Enfin, je crois, car je ne la trouve nulle part alors qu'elle aurait dû être au jardin m'attendre. Vous connaissez qui est Inei ? Je vous l'avais présentée alors qu'elle avait été blessée à l'aîle, et c'est vous d'ailleurs qui l'avait soignée."

Le Roi se sentit soudain triste. Pourquoi Inei ? Pourquoi avait-on osé la capturer, surtout qu'elle ne représentait rien pour l'ennemie, à part d'être la petite-amie du Roi. Mais personne, à part sa fille, ne le savait.

"Ô Mardil, je veux tenter n'importe quoi pour la retrouver tellement que je l'aime plus que tout au monde. Et si l'Ennemi oserait la blesser, je serai comme un lion assoiffé de sang."

Mardil écouta le Roi puis quand il eut fini de parler, il fut ému lui aussi en voyant le Roi si triste.

- Je comprends votre désarroi Sire. Qu'attendez-vous de moi ? Je suis prêt à agir, à partir à la recherche d'Inei que je me souviens en effet avoir vu et soigné. Si vous me demandez de partir à sa recherche, je le ferai Sire, même si je dois aller pour cela dans l'Île des Ténèbres.

"J'aimerais beaucoup que vous y allez à sa recherche mais cette colombe perchée sur votre épaule ne supportera pas l'odeur de pourriture qui règne sur l'île des Ténèbres. Et puis, ma fille ainsi que mon futur gendre sont déjà sur place depuis plusieurs jours. Il faudrait peut-être les avertir l'enlévement d'Inei, même si ma fille ne l'apprécie guère."

Le Roi s'interrompit, une lueur de tristesse parcourant ses yeux. Il ne comprenait pas pourquoi l'Ennemi avait pris la décision d'enlever une jeune femme dont l'identité et la valeur ne représentaient rien à leurs yeux. Tout cela était bien bizarre, pensa t-il.

- Sire, je ferai ce que vous me demandez mais ce sera avec Petite Marie, dit-il en désignant la colombe. Sauf si elle s'y oppose, mais ça, je le saurai avant de partir.

Et là, Mardil décida de dire au Roi qui était Petite Marie et pourquoi il y tenait tant.

- Sire, Petite Marie n'est pas une colombe comme les autres. Sire, reprit-il à nouveau, vous souvient-il du soir où nous avons mangé sur la terrasse du château avec quelques-uns de vos gens ? Vous souvenez-vous qu'une colombe blessée est alors arrivée auprès de moi et que je l'ai soigné ? C'est celle que j'ai actuellement sur mon épaule, Majesté. Et j'y tiens énormément. Pour tout vous dire, Sire, je l'aime. Car comme je vous l'ai dit, ce n'est pas une colombe ordinaire. La nuit, Petite Marie se transforme en une jeune femme qui a su remplir mon coeur d'allégresse et le combler de joie, alors que je n'attendais pas après l'Amour. Mais Petite Marie a su briser cette carapace et m'a fait craquer. Voilà Sire pourquoi je tiens tant à cette belle colombe, qui en a vu beaucoup d'autres avant de me rencontrer. Je pense donc qu'elle supportera d'aller dans l'Île des Ténèbres. Mais je le lui demanderai avant de partir, si vous le permettez. Quand elle est sous sa forme animale, je peux communiquer d'une certaine façon avec elle, quand même.

Petite Marie écouta attentivement sous sa forme de colombe la conversation entre le Roi et son bien-aimé Mardil. Elle roucoula doucement lorsque ce dernier annonça au Roi qu'elle était une colombe pas comme les autres, qu'elle était femme la nuit. Et que Mardil l'aimait. Cela, elle le savait depuis un bon moment. Mais lorsque le Roi se mit à parler de sa bien-aimée, que cette dernière avait été capturée par l'Ennemi, elle éprouvait soudain de la tristesse et de la compassion pour lui. Cela devait être difficle à supporter de voir que quelqu'un qu'on aimait de tout son coeur se faire enlever comme ça sans laisser la moindre trace. Le pauvre Roi, pensa t-elle.

Si Mardil devait se rendre sur l'île des Ténèbres pour secourir la bien-aimée du Roi, elle irait avec lui, bien que la réputation de cette île maudite lui fît peur. Elle irait et l'aiderait à accomplir sa mission. Elle se battrait à ses côtés et le protégerait également. Elle ne pouvait le laisser partir seul, surtout dans un monde où le danger était présent.

Il suffit à Mardil de se concentrer quelques secondes dans le silence qui régnait en attendant la réponse du Roi pour sentir que Petite Marie était contente qu'il ait parlé comme cela d'elle. Et il décela aussi son désir de le suivre sur l'Île des Ténèbres, même si cela était dangereux. Mardil se tourna alors vers la magnifique colombe et l'embrassa sur la joue, espérant ainsi lui faire comprendre qu'il avait réussi à intercepter sa pensée. Puis il reporta son attention sur le Roi, attendant sa nouvelle réaction et prêt à lui rendre service.

"Dans ce cas, répondit le Roi Richard, j'accepte que vous partiez tous les deux à la recherche d'Inei."

Le Roi fit un sourire à son ami Mardil et ainsi qu'à la colombe. Cette dernière devait être belle sous sa forme humaine, vu comment elle était d'une blancheur immaculée. Il comprenait à présent pourquoi Mardil s'était attaché à elle.

"Si vous désirez vous restaurez avant de partir, je serai ravi de vous proposer un repas. Car, là où vous vous rendez, la nourriture est vraiment malsaine."

- Merci Sire, c'est gentil à vous !

Puis le Roi lui proposa de manger un peu avant de partir accomplir la mission qu'il lui avait confiée.

- Nous avons mangé avant de partir de chez moi Majesté. Et j'ai également des fruits secs et de l'eau. J'en emporte toujours avec moi lorsque je pars. Question d'habitude ! Habitude que j'ai pris en errant à droite et à gauche avant de me stabiliser dans la forêt de Chicots.

Mardil sourit au Roi, content que celui-ci lui fasse confiance.

- Mais si vous avez encore quelque chose de spécial à me dire concernant ce que je dois faire, je suis prêt à vous écouter. Et pourquoi pas manger un peu aussi avant de partir, au moins boire en tout cas ! Mais je ne veux pas non plus trop tarder à partir à la recherche de celle à qui vous tenez, Sire.

"Je sais, mon cher ami. Vous partirez dès que vous aurez bu et mangé un peu. Et puis, j'ai quelques recommandations à vous proposer."

Sur ce le Roi s'interrompit. D'un geste de la main, il demanda à Mardil de le suivre. Il voulait à tout prix que cette mission demeure secrète aux yeux de l'ennemi. Et qu'Inei soit délivrée enfin et qu'il puisse la serrer dans ses bras, l'embrasser. Au fond, il se sentait responsable de l'enlèvement de sa bien-aimée. Si il avait su qu'une taupe vivait à l'intérieur du château, il la protégerait.

Mardil, Petite Marie toujours sur ses épaules, suivit donc le Roi, ne sachant pas où celui-ci le menait. Probabablement aux cuisines ou au salon, afin de prendre une collation avant qu'il ne parte accomplir sa mission avec Petite Marie. Il ne savait pas mais suivait le Roi, patiemment, caressant par moments sa bien-aimée, lui montrant ainsi qu'il ne l'oubliait pas et qu'il pensait à elle. Petite Marie se mettait alors à roucouler de plaisir.

(hj : poste où tu veux pour la collation lol Wink

)

» Le jardin